
Un peu plus d’un an après la
sortie de son premier album studio Pure, Maes est de retour avec Les
Derniers Salopards et confirme son ascension tonitruante vers les sommets
du rap français. Retour sur la dernière réalisation du rappeur de Sevran.
Trois ans à peine après son
arrivée dans le milieu du rap par l’intermédiaire de sa mixtape Réelle Vie,
Maes était déjà attendu au tournant. En ce vendredi 17 janvier, après un
premier album Pure qui s’est écoulé à plus de 100 000 exemplaires, le
rappeur de 25 ans avait la lourde tâche de répondre aux attentes placées en lui. Mais on peut désormais parler de mission accomplie. En effet, comme le laissaient
présager les singles Street et Distant révélés au préalable, Maes
excelle toujours autant dans ce qu’il sait faire de mieux ; des mélodies
entrainantes et remplies de mélancolies, accompagnées de toplines justes
et travaillées. Par ailleurs, comme il l’avait déjà réalisé, notamment sur le dernier album de Vald avec le titre ASB, le rappeur du 93 nous montre qu’il
est également capable de débiter un rap nerveux et agressif, à l’image de Elvira,
À côté de moi ou encore Marco Polo.
Sur ce projet, Maes nous expose
sa vision terne du monde, notamment sur des morceaux tels que Dragovic,
qui ouvre magnifiquement l’album, Mémoire, Les gens disent, Étoile,
ou encore Chromé. Fataliste, parfois même colérique, sa réussite dans la
musique vient néanmoins éclairer quelques peu ses pensées : « j’ai
visé la lune, fini parmi les étoiles ». Néanmoins, Maes n’oublie pas non plus d’où
il vient ; à savoir la galère, la prison, et se décrit davantage comme un « ancien
pauvre » plutôt que comme un « nouveau riche », comme
il l’affirme sur le titre Marco Polo. La rue, thème principal de la
discographie de Maes, est encore bien présente sur cet album ; en témoigne
le morceau intitulé Street, où il lui clame son amour. Cette thématique,
Maes l’évoque à travers la drogue, les violences policières et les règlements de compte :
« j’ai grandi dans l’département le plus dangereux, j’sais qu’on
entendra jamais « Maes est mort vieux » », ou encore « j’entends
les balles qui ricochent dans les rues de ma ville mais on m’dit qu’la vie est
longue ».
En invitant Booba sur le titre Blanche,
Maes n’a pas non plus hésité à rappeler celui qui lui a permis d’être propulsé sur le
devant de la scène il y a un an grâce au tube Madrina. Sauf grande
surprise, cette nouvelle collaboration réussie entre les deux rappeurs devrait faire
partie des hits de l’album et permettre à Maes de s’affirmer encore un peu
plus comme une des nouvelles têtes d’affiche du rap hexagonal. Mais comme si un
featuring avec le Duc de Boulogne ne suffisait pas, sur son album, Maes s’est également
permis le luxe de collaborer avec deux autres pointures actuelles du rap
français ; Jul sur le morceau Dybala, référence à l’attaquant
argentin de la Juventus, et Ninho sur le single Distant. Rien que
ça.
Sur cet album, malgré des textes
à l’écriture toujours plus travaillée et recherchée, Maes reste finalement dans
des thématiques qu’il affectionne depuis ses débuts et semble davantage chercher
à se développer en termes de musicalités, où il allie mélodies entêtantes et rap
furieux, avec succès.
Article rédigé par C. LEFEBVRE
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